Alter erit tum Tiphys, et altera quæ vehat Argo Atque iterum ad Trojam magnus mittetur Achilles. Hinc, ubi jam firmata virum te fecerit ætas, (6 Talia sæcla, suis dixerunt, currite, fusis Aggredere o magnos, aderit jam tempus, honores, Cara deûm soboles, magnum Jovis incrementum! Adspice convexo nutantem pondere mundum, Terrasque, tractusque maris, coelumque profundum; Fera gémir ses champs par le soc entr'ouverts, N'iront plus loin du port trafiquer sur les eaux: Voyez, à votre aspect, les cieux, les éléments, Adspice venturo lætentur ut omnia sæclo.(7 O mihi tam longæ maneat pars ultima vitæ, (8 Spiritus et, quantùm sat erit tua dicere facta! Non me carminibus vincet nec Thracius Orpheus, Nec Linus: huic mater quamvis, atque huic pater, adsit; Orphei, Calliopea: Lino, formosus Apollo: Pan etiam Arcadiâ mecum si judice certet, Pan etiam Arcadiâ dicat se judice victum. Incipe, parve puer, risu cognoscere matrem; (9 D'un siècle de bonheur tout ressent la promesse. Oh! si vers ces beaux jours conduisant ma vieillesse, Les dieux, pour vous chanter, me laissaient des accents! Qui pourrait égaler mes succès renaissants! Oui, le Pinde à ma gloire élevant un trophée, Vous, par un doux instinct que la nature inspire, REMARQUES SUR L'ÉGLOGUE QUATRIÈME. PLUSIEURS critiques ont trouvé le ton de cette églogue trop élevé; ils n'ont pas fait attention que c'est le poète qui parle lui-même, et qu'il a dû prendre un ton convenable à son sujet. Les bergers, dans leurs chansons, doivent avoir un langage simple et naïf, mais il faut croire que le poète peut, sans manquer aux règles, se montrer quelquefois audessus des bergers qu'il met en scène. Avant Virgile, Théocrite s'était élevé au ton de l'ode et de l'épopée pour célébrer la gloire de Ptolomée et d'Hiéron. il Le poète latin pourrait répondre à ses critiques ce que Corydon dit à Alexis, dans la seconde églogue, habitárunt di quoque silvas. Les muses sont nées dans les chants, et les premiers poètes furent des bergers. Au temps d'Homère, existait peu de grandes villes; la gloire d'Achille fut sans doute célébrée dans quelque cabane rustique; les anciens poètes ont tous été inspirés par le spectacle de la nature; Apollon gardait alors les troupeaux, et la lyre d'Orphée enchantait les forêts. |